Zikr de lumière et spiritualité de l’avenir
- Titre
- fr Zikr de lumière et spiritualité de l’avenir
- Date
- November 30, 2003
- Décennie
- Années 2000
- Séquence
- 5
- Ville, État/Pays
- Suresnes, FR
- Lieu
- Fazal Manzil
- Description
- fr La dernière session du séminaire continue le zikr de lumière et la transformation que cette pratique comporte. Se mettre en accordage d’un maître (fana fi sheikh) nous aide à arriver jusqu’à fana fi Allah (la conscience de Dieu). Le corps participe dans le zikr, comme le font les derviches de Konya, en tournant. La clé est l’expérience de Dieu, non pas la croyance. Comme ça, la spiritualité de l’avenir est libérée du fanatisme. Mais il faut aussi mettre continuellement en question son expérience. Pour s’éveiller et participer à l’éveil du cosmos il faut se secouer. Les vibrations de la musique et des wazaif (Haqq, Hu, Alim) nous aident. Le séminaire termine « en gloire » avec Bach.
- Sujet(s)
- éveil
- voie soufie
- musique
- pratique de méditation
- wazifa/wazaif
- zikr
- Type d'événement
- Retraite
- Médium
- Audio
- Transcription
- Taille
- 1:09:35
- Identifiant
- R03F5
- Format
- mp3
- Langue
- fr
- Équipe de numérisation
- Abad
- TajAli Keith
- Hadi Saint-Pierre
- Auteur(s)
- Pir Vilayat Inayat Khan
- Texte complet
-
[0:05] Ce qui se passe, c'est que–comment pourrais-je le dire – le regard d'une personne transparaît à travers son visage. Ou plutôt, peut-être on pourrait dire, son visage transparaît à travers son faciès. Et c'est extraordinaire. Alors, vous commencez à… non seulement ça, mais par exemple, vous regardez une fleur et c'est comme si vous pouviez pénétrer dans l'être de la fleur. Vous arrivez à ce stade où tout se révèle. Partout, toutes choses révèlent leur nature.
[1:10] Voilà donc alors, après avoir fait la ilaha… enfin, le circle et puis la flèche, alors on rebondit et c'est pour ça que, en fait, on peut faire le zikr sans le dire tout haut. On appelle ça le dhikr. Alors, au lieu de dire la ilaha illa ‘lla, on pense la ilaha à l'expir.
[1:49] Et puis... Attendez…
[2:07] À la fin de l'expir, en fait c'est assez difficile, c'est pour ça que j'hésite, parce que normalement, on inspire et on retient le souffle et on expire. Mais il ne faut pas retenir le souffle entre l'expir et l'inspir. Et cependant, ici, il y a un hiatus. C'est très subtil. Alors, il faut penser: la ilaha à l'expir…
[2:57] Alors, l'inspir… alors il y a, c'est justement ce hiatus, mais qui ne doit pas durer longtemps, n’est-ce pas. C'est une apostrophe, la ilaha illa ‘lla, tout de suite. C'est pas « illl. » La ilaha illa ‘llah.
[3:21] Donc, la, la, expir, expir, expir, illa – le hiatus – et puis tout de suite, ‘llah, c'est Allah, c'est-à-dire, il n'y a d'être que Dieu. Et à ce moment-là, vous remontez tous les niveaux, jusqu'à ce que vous arriviez au H, à la fin de A (Allah), qui est un instant de samadhi: illallah et tout de suite, alors, on ne se permet pas de rester dans le samadhi. Tout de suite, lla hu. Après avoir tourné sa tête vers le haut, illa ‘llah, alors, on tourne sa tête vers le cœur. C'est-à-dire son regard vers le cœur.
[4:47] Et ce n'est pas le cœur … ce n'est pas Anahata Chakra, ce n'est pas le chakra, le plexus cardiaque, c'est le cœur physique. Alors, on se demande comment est-ce que ça, pourquoi ? Eh bien, par exemple, si vous avez une locomotive, l'énergie du cylindre est placée un peu excentrique au centre.
[5:26] Louis Gardet, qui est un moine chrétien qui est le grand spécialiste du soufisme – d'ailleurs les meilleurs professeurs du soufisme sont des chrétiens – [il rit]. Louis Gardet, qui est mort il n'y a pas tellement longtemps, il dit: Dans le zikr il y a deux processus physiques, il y a un processus qui correspond à la circulation (la ilaha) et puis un processus qui correspond aux impressions du système nerveux.
[6:45] Alors c'est lla hu – le H et le U qui déclenchent l'activité du système nerveux.
[7:17] J'espère que vous pouvez me suivre maintenant, mais … c'est assez compliqué; c'est l'inverse du kundalini. Et il y a beaucoup de personnes qui se sont retrouvées mal, du fait de pratiquer le kundalini. On appelle ça, en anglais, je ne sais pas comment le dire en français, « kindling. » C'est-à-dire que les impressions du bas de la colonne vertébrale prennent la relève sur les impressions qui s'originent dans la tête.
[8:20] Alors, disons que le H, disons qu’il représente le samadhi, mais c'est très très court, et tout de suite il y a l'éveil dans la vie. HU … dans la vie. Donc on rentre dans la circulation du sang, dans le phénomène vital qui nous maintient dans l'état existentiel.
[9:04] Voilà. Bon, alors, nous allons répéter la ilaha très doucement, très doucement. La ilaha illa ‘lla hu [répété].
[10:02] Arrêtez-vous. Il faut... Je trouve que ... Enfin, il faut observer les paroles de Jésus lorsqu'il parle des vaines répétitions. C'est-à-dire que je trouve qu'il faut s'arrêter et se rappeler de ce qu'on est en train de dire, plutôt que de dire ça tout simplement comme ça.
[10:48] Alors il vaut mieux le dire 11 fois, puis s'arrêter, et puis encore 11 fois et puis encore 11 fois; ça fait 33 fois. Et puis quand vous avez maîtrisé cela, alors vous recommencez encore une fois 11 fois, 11 fois, 11 fois, et puis encore 11 fois, 11 fois, 11 fois. Enfin ça fait 99 fois.
[11:38] Il est vrai que dans mon apprentissage dans l'Inde, pour avoir le statut de Pir, il a fallu faire une retraite, 40 jours, et répéter le zikr toute la journée, 22,000 fois. Mais je trouve que c'est ... non … on se laisse entraîner dans un état de transe. Alors j'ai toujours essayé de m'empêcher de tomber dans l’état de transe parce que j'ai mis l'accent sur l'éveil. N'est-ce pas ? La ilaha illa ‘llah: l'éveil.
[13:05] Alors, ce que les soufis vous enseignent, c'est de vous mettre dans la conscience de votre maître, de votre Pir, plutôt que la vôtre, parce qu'on est limité par son identité. Et comme Allah l'a dit, c'est une contradiction de dire qu'il n'y a qu'un être si on est conscient d'être l'être qui le dit. Donc la condition de dire le secret c'est fana, c'est de perdre de vue son identité personnelle. Alors, entrer dans la conscience de son maître, facilite l'essor au-delà de sa conscience personnelle.
[14:28] Alors je me rappelle que j'étais en train de faire le zikr dans ma retraite à Hyderabad et mon moniteur, qui était en fait le petit-fils du Pir-o-Murshid du Pir-o-Murshid du Pir-o-Murshid de mon père – qui était un vieillard à ce moment là –
[15:00] entre dans la pièce – parce qu'il est temps de venir faire la prière, et il dit Vilayat Ji – c'est à dire, il m'appelle par mon nom – et je me demande qu’est ce qu’il veut dire. Parce que j'étais en plein dans la conscience de Pir-o-Murshid, de mon père. Alors, je vous donne un exemple de la différence que ça fait. Si je fais, dans ce cas, quand je suis dans ma conscience personnelle, je veux dire la ilaha illa ‘llah, la ilaha illa ‘llah...
[16:08] Mais si j'entre dans la conscience de Pir-o-Murshid Inayat Khan, je dis [il répète le zikr sur un autre ton]
[16:29] Voyez la différence ? Mais alors, du fait d'entrer dans la conscience de Pir-o-Murshid, je suis entré dans la conscience de son maître, qui était Abu Hashim Madani. Et du fait d'entrer dans la conscience de Abu Hashim Madani, je suis entré dans la conscience de Kaleemi Delhi, qui était donc le grand-père du moniteur qui était en train de me diriger dans ma retraite. Alors à un moment donné il est entré dans la pièce et il dit: Vous l'avez vu. Il a vu dans mon regard ce qu'il savait de son grand-père et je faisais cette retraite au tombeau de son grand-père.
[17:44] Donc, c'est toute la lignée des soufis qui passe à travers chaque successeur. C'est ça la succession, c'est cela, c'est-à-dire la chaîne. Alors, ce n'est pas la peine de revendiquer d'être un Pir, ça n’arrive à rien. Il faut que ça corresponde à quelque chose de véritable. Mais ça n'est pas seulement vrai du Pir, cela est vrai de chacun de vous.
[18:36] Et pour les soufis, donc, fana fi sheikh–on appelle ça fana fi sheikh, entrer dans la conscience des maîtres conduit à fana fi Allah, à la conscience de Dieu. Et il faut passer par là.
[19:16] Donc je trouve que quand on médite, il est bon de se mettre à l'accordage d'un maître. On n'a pas besoin de trop formaliser … ça dépend; mais, par exemple, je vous ai dit, je me souviens de ce rishi dans l'Himalaya, qui était dans un état d'accordage très élevé et son influence. Mais après avoir fait ça, il faut pouvoir faire ça soi-même.
[20:22] Bon, ça va. Écoutez un peu de musique. Je vois qu'il y a des personnes qui sont un peu endormies [il rit]. Alors, levez-vous, étirez-vous.
[fermeture temporaire du micro]
[21:05] …faire le zikr, je tournais tout mon corps, j'étais debout, tout mon corps. Et puis, illa, je m'effondrais, je tombais par terre: la ilaha illa. Et puis je me relevais, mais il faut se relever sans se servir de ses mains [il rit]. Quand on est jeune, on peut faire ça. La, je suis d'ici. La ilaha illa ‘llah, et ensuite, hu, comme ça ... C'est-à-dire, c'est le salut des soufis, des dervishes.
[22:03] Alors, vous avez sans doute vu les derviches de Konya. Ça a été interdit par Atatürk, mais enfin ça revient maintenant parce que ça fait de la propagande pour la Turquie. Et c'est très formel, naturellement. Mais dans l'Inde, par exemple, jeudi soir, vous pouvez assister à ce qu'on appelle le sama, C'est une réunion dans laquelle les soufis se rencontrent et les musiciens improvisent sur la poésie des soufis, que ce soit Jalaluddin Rumi, Abu-Yazid Bastami, Farid-uddin Attar, Shabistari, enfin.
[23:18] Et chaque vers a une sorte de force psychique qui communique une sorte d'extase. Je vous cite une parole de Abd Al Qadir Jilani, qui dit – c'est Dieu qui parle: « Pour ceux qui n'ont pas la force de supporter ma lumière, j'ai créé le monde de l'obscurité comme une protection. Et pour ceux qui n'ont pas la force de faire face à ma présence, j'ai créé le monde de la lumière pour les protéger. Pour ceux qui ne peuvent pas endurer la solitude de ma présence, j'ai créé le monde de la lumière. »
[25:01] Wahid, la solitude.
[25:11] Et Jalaluddin Rumi dit: « Si jamais on pourrait entrer dans la solitude divine, on s'effondrerait. On serait terrassé par la force de cette solitude. »
[25:53] Voilà. Alors, le zikr on le fait comme ça, n’est-ce pas, avec ce mouvement circulaire du corps, mais on peut le faire avec tout le corps qui tourne, qui pivote. Et cela a un effet extraordinaire parce qu'on devient comme une planète qui tourne en rond. Et ce qui est plus, c'est que l'aimant devient une dynamo, n'est-ce pas ? Il y a de l'énergie dans l'aimant mais quand on tourne l'aimant sur lui-même, cette énergie est énormément renflouée. Alors le résultat c'est qu'on est transformé par la puissance du zikr en cercle, enfin.
[26:55] Alors, est-ce que vous êtes intéressés à apprendre comment on fait ça? Alors, normalement, ça prend des mois et des mois, mais il va falloir faire ça en quelques minutes. Alors...
[27:31] Votre main droite est tournée vers le haut, c'est l'antenne, et la main gauche, vers le bas, c'est la terre, et vous tournez à gauche, dans le sens inverse d’une montre, n'est-ce pas?
[27:57] Vous tournez autour d'un axe. Alors, si vous allez à Konya, par exemple, pour apprendre comment on le fait, alors, on place un clou dans le parquet et on met l'orteil de son pied gauche d'un côté du clou et l'autre orteil de l'autre côté du clou. Et ça, c'est l'axe. Et alors, on lève la jambe droite et on tourne le pied droit vers le pied gauche, et on continue à tourner comme ça. Bon alors je vais essayer de vous le démontrer dans la mesure où mon corps me le permet. [Pir se lève et le volume devient très bas]. Ce n’est pas facile…
[29:16] Je voulais dire ça quand j'étais encore assis. C'est, Jalaluddin Rumi … [Je vais m'asseoir. M'asseoir. … une chaise, comme ca…]
[29:37] Il faut dire ça. Jalaluddin Rumi était comme un professeur d’université. Et puis, un derviche qui s'appelle Shams Tabrizi vient l'apostropher, prend son manuel et le jette dans la fontaine. Alors, il dit à Jalaluddin Rumi, « Veux-tu que je le repêche ? Ce sera sec. » Et Jalaluddin Rumi dit, « Non. » Alors, Jalaluddin Rumi dit, « Celui que j'ai toujours adoré sous la forme de Dieu m'est apparu sous la forme d'un homme. »
[30:37] Alors, pour plus, Jalaluddin Rumi passait beaucoup de temps avec son ami, son maître, Shams Tabrizi. Et les disciples étaient jaloux et ont tué Shams Tabrizi. Et alors, Jalaluddin Rumi est encore moins avec ses disciples, il est parti, il ne pouvait plus faire face au monde, dans la détresse, et il cherchait, il cherchait Shams Tabrizi parmi les étoiles. Et c'est très curieux, parce que ça correspond exactement à ce que je parle de, après la mort, on peut devenir un être de lumière.
[31:38] Alors en se faisant il a comment dirais-je, embrasser la chorégraphie des galaxies. Une conscience galactique, si je puis dire. Alors après, il est revenu chez ses disciples pour leur communiquer sa vision de la galaxie. Et chaque disciple était une planète, il se tenait au milieu comme le soleil autour duquel les planètes gravitent. Voilà, alors, voilà ce qu’on peut faire.
[fermeture temporaire du micro, tandis que les gens tournent comme les derviches]
[32:53] Vous allez être étourdis. Donc, en fait, c'est parce que le monde n'est pas comme il apparaît. C'est comme … on croit que c'est son train qui bouge et c'est l'autre train à côté. Alors, le monde est en train de tourner autour de vous. Et si vous ne faites pas attention, la terre va venir vous frapper à la figure. Donc, il ne faut pas regarder l'environnement, et justement, ou alors, on regarde ce qui est proche parce que ce qui est proche n'est pas en mouvement. Donc on regarde son poignet, n'est-ce pas ? Et puis, la main gauche, on tourne la tête, on regarde ce point-là, cette hausse-là, et elle vous entraîne à gauche, n’est-ce pas? Elle vous entraîne toujours plus loin.
[34:23] Nous arrivons vers la fin du séminaire … pas encore. Et je crois que, au point où nous en sommes, il est nécessaire que nous puissions envisager la spiritualité de l'avenir. Parce que spiritualité et religion ont été confondues et dans la religion il y a l'interprétation de l'inspiration du prophète lui-même. On appelle ça – Pir-o-Murshid, mon père, appelle ça « the followers of the followers of the followers », ceux qui suivent ceux qui suivent ceux qui suivent le prophète. Alors, ils disent des choses qui ne sont pas du tout ce que le prophète avait dit.
[35:44] Par exemple, le prophète Mohammed n'avait pas dit, il ne faut pas boire du vin. Il a dit, il ne faut pas être saoul quand vous venez à la prière [il rit]. Et puis, il n'a pas dit, les femmes doivent se couvrir le visage. Non. Mais ce qui s'est passé, c'est qu'Aïcha, sa femme, avait perdu un bijou et elle est retournée à la tente pour chercher le bijou qui était très précieux parce que son mari lui avait donné.
[36:29] Et un homme vient pour l'aider à trouver le bijou et alors elle dit, J'aurais aimé à ce moment-là, que mon visage soit voilé. Ça veut pas dire que le prophète a dit que les femmes doivent avoir le visage voilé. Voyez combien facilement la religion s'empare de la crédulité des gens pour imposer une loi. J'appelle ça l'institutionnalisation de la spiritualité.
[37:21] Alors donc, il faut faire ce qu'avait fait Saint Jean de la Croix, mettre en question ce qu'on vous enseigne. Et c'est pour ça que dans l'islam – actuellement dans la politique – il y a toute une controverse entre christianisme et islam et l’islam est très critiqué – il faut faire la part entre les fondamentalistes, les intégristes, et les musulmans normaux. C'est pas la même chose, et ce sont les intégristes qui donc font du tort à la réputation de l'islam, dans le jeu politique.
[38:29] Alors, je crois que le critérium c'est la différence entre la croyance et l'expérience. Et c'est ça qui fait la différence entre le soufisme et l'islam. « Islam: croyance, prophète a dit ceci, alors il faut le suivre; et les soufis: expérience de Dieu. » Alors, quand vous demandez à mon père, qu'est-ce que veut dire par « le message de notre temps, » il a appelé ça le message de la liberté spirituelle. Liberté spirituelle.
[39:44] Donc cela tend vers l'avenir. Une spiritualité qui est libérée du fanatisme, et de la superstition, et du conformisme.
[40:18] Et faire même attention que l'expérience ait évidemment subi l'influence de la croyance. Donc il faut même mettre en question son expérience, continuellement la mettre en question pour la remplacer par une expérience plus véridique. Alors, ce qui m'intéresse particulièrement, c'est explorer les perspectives de la spiritualité de l'avenir. Alors, il s'est passé un phénomène extraordinaire pour l'humanité, c'est du fait de la technologie, il a été possible pour des êtres humains de prendre en vol, tellement haut qu'on voit la Terre comme une toute petite boule parmi des milliers et des milliers d'étoiles,
[41:46] de galaxies, de planètes. Alors les anciens considéraient les étoiles comme une décoration pour les gens sur la Terre. Alors on a l'habitude de regarder les étoiles, mais évidemment c'est très nouveau de regarder la Terre. La Terre n'est plus le point de mire et ça fait toute la différence. Alors il faut lire ce que disent les astronautes, c'est vraiment incroyable. Et les images de la Terre et des étoiles vues des engins spatiaux, c'est vraiment merveilleux. Mais alors, ce qui indique, enfin … ouvre la porte à la spiritualité de l'avenir, c'est que certains astronautes, particulièrement [Rusty] Schweickart, pensent … ont vu que non seulement on voit la Terre différemment, enfin, la Terre est l'objet de son observation, mais il s'en suit qu'on voit son mode de pensée, vu d'un point de vue transcendant. Ça correspond exactement à ce que nous avons cherché au cours de ces journées. C'est-à-dire que la conscience humaine est transformée du fait de voir la pensée, exactement comme on voit la Terre dans un espace sidéral.
[44:32] Et c'est ça, ça ouvre des perspectives pour la spiritualité de l'avenir. Alors je vous convie de vous informer de tout ce qui a été fait jusqu'ici par les astronautes. Ce qui est extraordinaire, c'est qu'en fait, n'est-ce pas, imaginez qu'un villageois n'est jamais sorti de son village et puis il vient à Paris et puis alors c'est très différent, alors imaginez que nos terrestres nous étions là c'est comme si c'était un village et maintenant on commence à découvrir le monde au-delà de la terre, Donc, c'est une étape, une démarche de la pensée humaine qui est absolument spectaculaire.
[45:59] Alors, il ne s'agit pas tout simplement de voir la Terre du point de vue spatial, mais… mais, alors quand on observe les galaxies, non seulement la Terre, mais les galaxies, de découvrir la pensée des galaxies, la pensée au niveau galactique – au lieu de la pensée humaine – la pensée galactique.
[47:05] Exactement comme le villageois, quand il vient à Paris et fait des études à la Sorbonne, il va penser différemment de ce qu'il a pensé lorsqu'il était dans son petit village en train de faire du pain.
[47:33] Ça, c'est… la spiritualité, ça veut dire l'esprit, l'éveil de l'esprit. Et alors, ce qu’on apprend jusqu'ici, n'est-ce pas, dans les traditions yogis, par exemple, il s'agit de l'éveil d'une personne.
[48:02] Le travail qu'on fait … tout ce qu'on a fait, n'est-ce pas, sur la méditation: l'éveil de sa personne. Mais maintenant, lorsqu'on a demandé à Pir-o-Murshid: Qu'est-ce qu'il veut dire par le message, il a dit: C'est l'éveil de l'humanité. Donc il se passe quelque chose au niveau global qui n'est pas encore là dans le passé. Et c'est cela qui vous ouvre la porte vers la spiritualité de l'avenir.
[49:17] On a déjà … quand on a entendu la symphonie, le tonnerre, dans la 6ème symphonie de Beethoven, on a congédié le démon, n'est-ce pas, en soi. Mais maintenant, pour s'éveiller, pour participer à l'éveil du cosmos, il faut se secouer. Secouer sa psyché, se prendre par les mains et se secouer. Mais, alors il y a une histoire, c'est que le moine Séraphin fuyait le monde, il ne voulait pas voir les gens.
[50:26] Mais alors, il y a une astuce … c'est que, il aimait les enfants. Alors, on a présenté un enfant, et puis alors, ils ont profité du fait qu'il était … il ne s'est pas enfui, un homme est venu le voir et lui dit Père Séraphin dites-moi, j'apprends dans l'église qu'il y a un Saint-Esprit mais qu'est-ce que ça veut dire le Saint-Esprit je ne comprends pas. Et alors Séraphin, au lieu de lui expliquer ce qu'est le Saint-Esprit, l'a pris par les épaules et l'a secoué. [rire]. Alors il faut se secouer. Et cela – il y a plusieurs méthodes – et une, c'est avec un gong. Alors voilà.
[51:54] Son de gong. [rire]
[52:02] C'est tout.
[52:47] Vous savez que les atomes dans nos cellules sont en train de vibrer. Et on peut – cette vibration est inaudible – mais on peut les renflouer, et c'est ça le secret du mantram: c'est de produire un son qui éveille une telle vibration dans son corps, qui correspond à une qualité. On va écouter, [conversation avec quelqu’un: you have the music of Potala? Non ? Potala ? Non ? Ah, c'est encore dans le salon oriental… get it]
[53:56] Alors, la différence entre A et I, par exemple [conversation continue: it’s a cassette, in the Red Room, on the table. Potala]
[54:42] Alors, par exemple, le mot « Haqq », c'est le « a » dans le cœur. Alors, vous répétez: Ya Haqq, Ya Haqq, Ya Haqq …. Concentrez sur le cœur. Si vous voulez bien faire ça avec moi: Ya Haqq [répété]. Voilà, alors en contraste avec ça, le I dans la gorge, non, c'est plutôt dans le palais, à l'arrière du palais, et d'ailleurs ça éveille la glande pituitaire, Donc cela conduit au samadhi. Alors c'est Alim, Alim – un i strident – Alim, Alim.
[56:22] Vous voyez la différence entre ça et le « a » dans le cœur ? Et puis vous avez le « u » dans la gorge. Alors c'est Ya Hu, Ya Hu, Hu, Hu, Hu …
[56:56] Vous voyez, c'est très différent de « a » et de « i ». Mais alors, dans le zikr, vous avez Illa’llah hu, alors c'est le plexus solaire; alors illa’llah hu. Alors ça, il faut dire que ça demande un tel apprentissage un tel travail sur son corps … avec son corps, qu'il y a des derviches qui passent tout leur temps à répéter le zikr, et on entend leur voix de plusieurs kilomètres, c'est incroyable. C'est comme un gong, c'est comme si on frappait un gong. Vous savez, la musique … c'est-à-dire des gongs tibétains, je crois. Je n'ai pas entendu, d’ailleurs. Enfin, je n’ai pas eu le temps.
[58:20] Musique
[59:20] Et cela va éveiller les vibrations des cellules dans votre corps et donc opérer une sorte d'animation, animer l'énergie de votre corps. Alors maintenant pour nous secouer, alors « Sound of Drums. » Et là vous pourriez enfin vous lever et danser pour terminer en gloire ce séminaire.
[1:00:14] [Musique classique indienne].
Pir Vilayat: Voilà, levez-vous et dansez.
[1:02:48] On va terminer en gloire.
[1:02:57] Musique chorale [Bach, Messe en Si mineur, Gloria ?].
[1:07:18] Voilà, nous terminons ce séminaire. Je saisis cette occasion d'abord pour remercier toutes les personnes qui ont organisé ça. Je vous remercie pour votre attention, de m'écouter. Parfois c'était très difficile. Je me demande si vous vous souvenez de tout ce qu'on a dit.
[1:07:45] Je vous rappelle que beaucoup de cet enseignement se trouve dans ce qu'on appelle le «-curriculum de l'ordre soufi » qui est à la disposition de ceux qui le désirent. Il est sur le web et il s'appelle «-l'universel meditation course »; seulement c'est en anglais, alors, si vous comprenez l'anglais. Ah oui, c'est ça, vous l'avez en français mais pas sur le web, mais enfin vous l'avez en français. Alors vous pouvez vous adresser à Evelyne Curry [?] pour l'obtenir. C'est ça. Et ça, c'est en particulier l'enseignement de Pir-o-Murshid, qui est très révolutionnaire, et puis celle des soufis, et puis les yogis, les bouddhistes, etc., etc. Voilà.