Spiritualité de l’avenir: Liberté spirituelle

Titre

Spiritualité de l’avenir: Liberté spirituelle

Date

December 8, 2002

Décennie

Années 2000

Séquence

6

Ville, État/Pays

Suresnes, FR

Lieu

Fazal Manzil

Description

La connaissance est déjà présente en nous, sous la forme de l'intuition. Le logiciel derrière l'existentiel évolue. Liberté spirituelle. Unité : voir la ruche plutôt que les abeilles. Rumi et Shams. Danse des derviches. Le soufisme en particulier reconnaît trois directions : le maître, le prophète et le saint. Muhammad était considéré comme le prophète, mais les soufis suivaient la voie de la sainteté et Jésus est pour eux le prototype de la sainteté. Le message de Jésus, : une défaite peut s'avérer être une victoire. Musique : Hosanna de la messe en Si mineur de Bach.

Sujet(s)

Éveil

conscience

personnalité

voie soufie

liberté

zikr

Type d'événement

Conférence publique / séminaire

Médium

Audio

Transcription

Taille

57:42

Identifiant

S02F6

Format

mp3

PDF

Langue

fr

Équipe de numérisation

Abad

TajAli Keith

Hadi Saint-Pierre

Auteur(s)

Pir Vilayat Inayat Khan

Texte complet

[0:06] Je répète ce que j'avais dit hier, parce que c'est ça la définition même d'un mot d'Ibn Arabi. On pense que, enfin on commence avec le point de vue qui a été exprimé dans le Coran. Dieu se révèle à travers des ayats, des signes. Alors les signes dans le monde physique, dans la monde, dans la psyché, dont nous avons déjà parlé. Et maintenant, Dieu se révèle sensible..
[1:00] Donc l'expérience, on n'a pas besoin de l'expérience parce que la connaissance est déjà présente en nous, sous la forme de ce qu'on appelle l'intuition. Mais elle avait été voilée, refoulée, et maintenant elle s'avère, elle se manifeste. Donc ça c'est le premier éveil.
[1:32] Enfin je ne sais pas si c'est le premier, parce que déjà au niveau malakut il y a un réveil, Les yogis appellent ça asmita, après ananda, asmita, c'est correspondant à jabarut. Et puis alors, il s'ouvre une perspective incroyable. On commence à saisir le logiciel derrière l'existentiel, le code, le code cosmique. Et chose curieuse, c'est exactement ce que les physiciens recherchent, le code. Et alors c'est tout à fait différent de ce qu'on avait pensé parce que ce n'est pas prévu, ça change, parce que ça procède par essais et erreurs, l'univers procède par essais et erreurs et de même nous procédons par essais et erreurs. Reconnaître ses erreurs.
[3:04] Et puis ce qui est extraordinaire, c'est qu'il y a un feedback de l'expérience dans le logiciel, dans le code, la programmation, qui donc, évolue au lieu d'être statique et prévu d'avance.
[3:28] Voilà les données d'une spiritualité de l'avenir au lieu de la spiritualité conventionnelle dans laquelle beaucoup de personnes sont enfermées. Libération spirituelle. Et c'est pour ça que Pir-O-Murshid appelle le message qu’il nous a apporté le message de la liberté spirituelle. Alors, on a tout le respect de ses grands-pères, mais on n'est pas ses grands-pères ou ses grands-mères, on est différents. Alors, on respecte sa religion, mais on va plus loin. Alors on vous coupe la tête tout de suite alors tout.
[4:41] Ah, c'est merveilleux d'être libre. Merveilleux. Merveilleux. Intérieurement. Alors, il y a l'histoire de, je ne sais plus quel est l'auteur anglais. C'était un geôlier. Et il a libéré les prisonniers. Et à partir du moment où il a libéré les prisonniers, il était pris prisonnier lui-même. et il n'a jamais été aussi libre.
[5:24] Voilà alors ça c'est le niveau lahut et en effet on rejoint ce niveau dans la répétition du wazifa, parce qu'on se représente, au lieu de se représenter tout simplement comment une qualité pourrait être perfectionnée, on s'imagine comment elle serait dans sa perfection.
[5:58] C'est-à-dire au niveau lahut, on attribue à Dieu ses qualités dans leur perfection et évidemment on ne pourra jamais le saisir, mais cela vous leurre au-delà de votre conscience ordinaire, de la portée de votre conscience ordinaire. C'est pour ça que, comme je disais hier, la prière est l'acte le plus créatif qui soit, parce que du fait de projeter sur ce qu'on imagine être Dieu des qualités dans la perfection, on est en train d'éveiller ces qualités en sa personne.
[6:57] Alors là, de cela, on arrive à l'unité, hahut l'unité, alors ahad l'unité, alors, disons, c'est comme une solution d'un élément chimique dans de l'eau, par exemple, on ne voit pas les cristaux, n'est-ce pas-? C'est-à-dire que la multiplicité est inhérente dans l'unité, mais l'unité a une priorité sur la multiplicité. C'est-à-dire, par exemple, je vous donne un exemple. Je faisais une retraite à Jérusalem, sur le mont des Oliviers, dans une caverne que Jésus a connue, d'ailleurs. Et c'était sans doute la caverne dans laquelle Melchizedek vivait.
Extraordinaire, parce qu'on descend l'escalier, puis c'était une mosquée, on descend l'escalier, puis on se trouve dans une caverne, puis il y a une lucarne. Et là, j'ai répété le zikr toute la journée.
[8:40] Jusqu'à ce qu'un policier vienne me voir et me dise, mais qu'est-ce que vous faites là ? Vous devriez travailler. Alors je dis, vous êtes musulman ? Oui, naturellement, je suis musulman. Bon, alors si vous êtes musulman, alors Mohamed a fait une retraite dans une caverne. Et vous dites qu'en musulman, vous dites qu'il faut suivre l'exemple de Mohamed. Et maintenant, vous m'en voulez parce que je suis l'exemple de Mohamed ? Alors il est parti. Alors, je n'avais pas le droit de rester pendant la nuit, le soir, coucher du soleil. Alors, les gens venaient me chercher, et j'étais dans un état, disons, second. Alors quand je marchais dans la rue, c'était comme si c'était une ruche, la ruche plutôt que les abeilles. Alors qu'on voit les abeilles, mais là, je voyais la ruche. C'est là le sens de l'unité derrière la multiplicité.
[10:04] Alors, on arrive à dire, c'est très amusant parce que les rishis, d'ailleurs quelques swamis, quand ils m'écrivent, ils disent « Cher moi-même ». C'est merveilleux. Cher moi-même.
[10:33] Voilà, alors, donc, faisons un zikr. Alors, on remonte, n'est-ce pas ? On ne dit pas Allah, mais illa ‘llah. Et puis, le H à la fin, enfin, c'est là où il y a tout simplement une poussée de samadhi, très court, un instant, l'éveil.
[11:20] On appelle ça l'éveil au-delà de la vie, mais très court. Et immédiatement après, vous tournez votre tête vers le cœur physique et vous dites HU, n'est-ce pas ? Alors le H devient HU, c'est l'origine du mot « humain », n'est-ce pas ? « Human », H-U.
[11:46] Et la raison pour laquelle on se tourne vers le cœur physique c'est qu'on rentre de nouveau, on introduit la force, disons l'impulsion divine axiale dans le cercle.
[12:10] Alors pour l'introduire une force dans la roue d'une locomotive par exemple la force du piston il faut la présenter non pas dans le centre donc il ne faut pas se concentrer sur le coeur physique le coeur anahata chakra mais le coeur physique, et c'est Louis Gardet qui est un moine chrétien, le grand spécialiste du soufisme, Louis Gardet qui est mort il y a quelques années, qui a reconnu dans le zikr, dans sa signification pour le corps, les deux fonctions corporelles, la fonction circulaire de la circulation du sang, donc la roue samsarique, donc le L du mot Allah, qui est un arc à un cercle, et puis la direction verticale: Homme-Dieu, Dieu-Homme, Dieu devenu Homme, l'Homme devenu Dieu, évidemment c'est un grand secret. Donc système nerveux. Système nerveux dans l'axe central du corps, l'épine dorsale.
[13:53] Voilà, on va écouter un peu de musique. Ce que j'aimerais faire, si vous ne pensez pas que c'est trop téméraire, ce serait d'apprendre la danse des derviches. On appelle ça la danse, ce n'est pas une danse, c'est un tournement. Et évidemment, ça demande un grand apprentissage, de longue haleine. Si vous allez à Konya vous allez passer des mois à apprendre à le faire on voit les derviches tourneurs, faire leur présentation dans les différentes capitales européennes, alors que ça a été défendu par Atatürk mais, on devient comme une planète, Le point de départ, c'était… Jelal-ud-Din Rumi….
[15:21] Qu'est-ce que je dis ?
[15:39] Oui, c'est Jelal-ud-Din Rumi, évidemment, c'est Jelal-ud-Din Rumi qui est devenu la grande vedette, peut-être maintenant c'est en Amérique, qui a rencontré un derviche, Shams Tabriz, qui lui a arraché son livre, il l'a jeté dans le puits, et puis il a dit, si tu veux, je peux le reprendre, je peux te le redonner, il sera sec. Et Jalal al-Din Rumi dit: « non. »
[16:18] Parce qu'il a alors, beaucoup plus tard, à la fin de sa vie, il a dit, à travers cet homme, ce derviche, j'ai reconnu Dieu. Alors, ça a été un moment fulgurant à partir de ce moment-là, il est devenu un être tout à fait différent, un grand poète, un grand mystique.
[16:45] Et l'histoire dit que le fils du roi était en train de mourir et du sultan et on appelait Shams Tabriz pour le guérir. Et Shams Tabriz a dit Bismillah Rahman Rahim, au nom de Dieu, revient la vie, n'est-ce pas ? Et rien ne s'est passé. Alors, il a dit, au nom de moi-même, revient la vie. Et il est revenu à la vie. Alors, Alors les orthodoxes étaient furieux, ils ont tué Shams Tabriz pour avoir dit ça. Mais quand il a dit ça, il ne considérait pas Dieu comme autre que lui-même. Alors il a pu dire ça. Il avait perdu le sens de son identité personnelle. C'est pour ça que sa guérison était effective.
[18:00] Alors, Jalal al-din Rumi a souffert terriblement. Il ne voulait plus voir ses disciples. Il cherchait son ami, son maître. Dans le monde des étoiles.
[18:26] Et donc il a une sorte de vision des étoiles, des galaxies, le mouvement circulaire, rotation des galaxies. Et puis finalement il est revenu vers ses disciples et a introduit ce qu'on appelle la danse des derviches. Alors il représentait le soleil, il se tenait au centre et puis chaque disciple représentait une planète. Et d'ailleurs il leur est assigné un certain mouvement qu'on a perdu d'ailleurs. Alors vous pouvez, quand vous faites cela, vous pouvez vous interroger pour vous demander qu'est-ce que, quelle est la planète avec laquelle je suis de plus en plus en résonance. Est-ce que c'est Neptune, est-ce que c'est Vénus, est-ce que c'est Jupiter, enfin, vous voyez, Saturne.
[19:45] Voilà on a très peu de temps, très peu de temps, très peu de temps.
[19:59] En fait on peut faire ça en répétant la zikr ou alors, La ilaha ila ‘llah ou alors en écoutant de la musique. Je profite de cette occasion pour évoquer. Voyez-vous, il y a de la douleur dans le fait de la vie, il y a de la douleur inscrite dans la vie. Il y a de telles injustices, on vit dans un monde où il y a tellement d'injustices, d'hypocrisies politiques. Manipulation. Et les victimes sont les innocents.
[21:05] Alors, je vous invite à écouter la voix d' (Abed) Azrié, qui est un Syrien, qui dit, j'embrasse la terre sur laquelle cet héros a passé, qui était la victime de la violence politique. C'était un merveilleux homme qu'on appelle (Essoulien?), qui était maire d'une ville, je ne sais pas laquelle. Alors nous allons écouter cette musique je crois que c'est la bande 1, je crois que... Je ne sais pas, on va l'écouter, c'est 1 ou 2, peut-être c'est 2, je ne sais pas, mais ça vous brise le cœur. On ne peut danser que sur des épines. [22:06 musique] Non, c'est pas ça.
[22:20] Musique.
[23:39] Faire le tournoiement en écoutant cette musique alors je vais vous… restez assis parce que, arrêtez si vous voulez bien alors je vais vous montrer très brièvement on a très peu de temps comment le faire alors vous avez la main le bras droit c'est l'antenne elle est tournée vers l'autre, le bras gauche descend c'est la terre, enfin elle est tournée vers la terre donc c'est comme si vous aviez deux ailes une tournée vers l'autre, l'autre tournée vers le bas et vous tournez, la direction inverse d'une montre c'est à dire d'un écrou la gauche.
[24:35] L'axe autour duquel vous tournez se place entre le grand orteil et le deuxième orteil de votre pied gauche. Donc c'est un axe autour duquel vous tournez. Vous soulevez votre pied droit et vous le placez devant vous et donc vous girez autour de cet axe et puis de nouveau vous remontez votre pied et vous le placez encore plus à gauche et puis vous tournez comme ça. Il ne faut surtout pas vous jeter en haut et en bas comme un singe ou comme on fait dans le rock'n'roll alors il faut rester très très, comment dirais-je, très équilibré, évidemment vous allez être être, comment dirais-je, perdre le Nord, être étourdi, voilà, être étourdi.
[25:51] Alors, c'est parce que le monde n'est plus là où vous pensez qu'il était. C'est maya d'ailleurs. Donc, il ne faut pas vous fier à l'entourage. Et surtout, ne pas regarder l'entourage et jamais regarder personne. Vous faites ça, vous êtes une planète, vous tournez dans le ciel, il est vrai qu'on devient étourdi, à moins qu'on ait l'habitude.
[26:34] En fait, il faut maintenir son regard sur l'os de l'index de la main gauche. Comme ça, vous le voyez. Alors, vous regardez là. Vous ne regardez pas autour de vous, mais là. Parce que ça, c'est là où il a l'air d'être. Alors que plus loin ça n'est pas du tout où il a l'air d'être. Maintenant c'est quand on s'arrête qu'on est étoffé et il faut bien s'arrêter. Donc on pourrait ralentir naturellement mais, évidemment, en fait, ce que font les riches, c'est lorsqu'ils s'arrêtent, ils regardent leurs pieds. Parce que leurs pieds sont là où ils sont. Alors qu'autour d'eux, ce n'est pas du tout où ils sont. Alors, si on ne fait pas attention, le monde, le sol vient vous frapper à la tête. Parce qu'on comptait sur lui et puis il vous frappe dessus. C’est comme ça dans la vie d'ailleurs.
[28:01] Maintenant, évidemment, ça demande beaucoup d'entraînement, alors, il y a une façon moins élégante, c'est de regarder son petit doigt, comme ça, alors...
[28:20] Ah oui, il y a seulement un tapis ici, alors il faut faire surtout attention de ne pas vous tourner vers votre dos, c'est-à-dire vous tourner en arrière, parce que là, si vous tombez en arrière, vous allez vous faire mal. Faites attention.
[28:43] Alors, ce que je conseille, c'est qu'il y ait quelques personnes qui se portent volontaire pour veiller à ce que si une personne commence à être trop étourdie, ou fait un mouvement qui n'est pas bon, les arrêter. Alors, il ne faut pas être fâché si on vous tape sur l'épaule, parce que c'est dire, non, écoutez, attention, parce que là, vous êtes en danger. Alors, quelles sont les personnes qui voudraient se porter volontaire pour faire cela ? Il faut un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit. Bien, c'est bien. Mais alors, vous allez vous disposer de façon à être dans les angles, et puis de ne pas être tous ensemble pour pouvoir observer les gens. Voilà.
[29:45] Alors je vais essayer... Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais, parce que j'ai du mal, j'ai de la neuropathie, c'est-à-dire les nerfs ne fonctionnent pas très bien. Alors j'ai du mal à faire ce que on doit faire pour.
[30:14] Mets le le l'orteil du pied droit sur l'orteil du pied gauche comme ça. Et puis on se prosterne. Et on pense combien Dieu se manifeste d'une manière merveilleuse à travers vous. C'est le salut des derviches. C'est reconnaître Dieu dans chaque personne.
[30:50] Et puis on commence à tournoyer quand on a les mains encore dans cette position. Alors comme je dis, on soulève le pied droit, la jambe droite je veux dire, et on tourne autour de l'axe de gauche. Les chaussettes qui ne collent pas, voilà alors on continue donc, on tournoi en ouvrant les bras et petit à petit alors vous déployez vos bras, et comme je vous ai dit le bras droit est tourné vers le haut le bras gauche vers le bas et mais la main est, s'approche de votre regard, et vous tournez votre regard vers cette os-là. Bon, non. Alors, maintenant, vous pouvez mettre la musique si vous voulez bien.
[32:16] Musique.
[37:40]Asseyez-vous.
[38:09] Il n'y a pas assez de chaises ? Toutes parties ? Bon, tant mieux. Alors vous allez apprendre à vous asseoir. Il y a la pause. Un quart d'heure.
[fermeture temporaire du micro]
Alors tous ces conflits religieux, interreligieux, c'est basé sur une ignorance ignoble qui fait beaucoup de peine et ça peut conduire à la guerre. Et c'est vraiment de la stupidité, excusez-moi de le dire. Vous savez que le Coran reconnaît Jésus comme Rûh Allah, ça veut dire l'Esprit de Dieu. Il n'y a pas de statut plus élevé auquel qu'on attribue au Christ dans l'Islam.
[39:19] Que, en fait, Mohamed... Il ne s'est jamais proclamé comme un fils de Dieu, mais comme un serviteur de Dieu. Il avait un message très pratique pour donner aux personnes qui étaient... Dans son temps, les gens étaient en train de s'entretuer des sectes religieuses.
[39:56] Des orgies. Alors, il a imposé de l'ordre. En fait, il est vrai, c'était un dictateur qui a imposé de l'ordre chez un peuple qui était très désordonné et il s’en est suivi, un énorme essor d'une civilisation dans tous les domaines, qui n'a jamais été connu dans l'histoire. Et c'est parce qu'il a imposé une discipline.
[40:28] Mais nous vivons un temps où on ne veut pas, quand on vous dit ce que vous avez à faire, on voudrait décider soi-même. Mais alors, il faut prendre les rênes dans ses mains et prendre responsabilité pour ce qu'on fait. Et sinon, alors, il faut suivre les indications qui vous sont données. Mais cette discipline va très loin par exemple si vous… au cours du ramadan, au Caire par exemple l'appel à la prière tout s'arrête les trams, les bus les voitures tout le monde s'arrête, on pose les tapis de prière et on voit les gens se prosterner, et parmi ces gens il y a des gens brutaux, grossiers, tout ce qu'on veut et si on les regarde leur visage est transfiguré par la prière.
[41:30] Et évidemment si on ne leur disait pas il faut prier, ils ne prieraient jamais mais une fois qu'on est…, il faut en avoir l'expérience de poser sa tête sur le sol, son front sur le sol pour se rendre compte de ce que ça représente, de dons de son ego, de relation avec Dieu, l'inconnu, qui devient connu, enfin on ne peut pas décrire cette expérience, il faut le faire.
[42:20] Maintenant, donc, Mohamed s'est déclaré être Khatoum al-Rasoul-llah, le dernier des prophètes, et c'était pour justement dire à partir de ce moment il n'y aura plus de directives, qui sont censées être des commandements divins comme d'ailleurs dans le judaïsme, et il y a…, enfin le soufisme en particulier reconnaît trois directions. L'une c'est le maître, la deuxième c'est le prophète et la troisième c'est le saint. Alors Mahomet était considéré comme le prophète, mais les soufis suivaient la voie de la sainteté et Jésus est pour eux le khatum al-aulia, c'est-à-dire le prototype de la sainteté. Alors ou bien on choisit la voie du monde, n'est-ce pas, et des indications, il faut faire ceci, il faut faire cela, ou alors la voie du saint qui agit par son cœur plutôt que par les instructions qui lui sont données. Et c'est pour ça que les soufis sont condamnés par les orthodoxes musulmans tout le temps. tout en étant peut-être tué, exécuté, etc.
[44:17] Alors, il y a une histoire, c'est que les soufis portaient de la laine, des robes de laine. Et un soufis a été interpellé par un orthodoxe musulman qui lui a dit mais il faut suivre l'exemple de Mohamed qui portait du coton parce que le coton était à la mode à ce moment-là. Alors, il a dit, je suis l'exemple des moines du désert qui portent la laine, la pauvreté. C'est la voie de la pauvreté. Et ça, vous le retrouvez dans le Christianisme, la pauvreté.
[45:26] Nous approchons de Noël et je dois dire que le Christ devient de plus en plus une présence dans mon cœur. Et d'ailleurs Pir-o-Murshid, c'était pareil avec Pir-o-Murshid, il portait d'ailleurs toujours la Bible sur lui.
[45:57] Alors, il y a une histoire. Évidemment, il me faudrait du temps, mais imaginez que vous étiez là au moment de la crucifixion de Christ. Et vous le voyez porter la croix, etc. Enfin, vous étiez un enfant à ce moment-là. Vous voyez tous les gens qui, qui l’avaient abandonné, et puis on le hisse sur la croix, et alors on pense qu'il nous a promis le royaume de Dieu, et puis il ne peut même pas se défendre lui-même. Et puis ils se sont dit, alors pour comble, il dit à Dieu « Pourquoi m'as-tu abandonné ? » Ce sont les paroles de David. Maintenant, pensez que ce serait l'inverse, que ce serait Dieu qui parle à travers le Christ et qui dit « Pourquoi m'avez-vous abandonné ? » Et c'est la grande traîtrise du monde, c'est qu'on abandonne ce qu'on estime le plus, ce qu'on appelle le divin, une sorte de traîtrise.
[47:25] Et quant à Al-Hallaj, alors je, alors nous sommes appelés à être fidèles, à ce auquel on attache la plus grande valeur et c'est là où on est mis à l'épreuve à travers la vie.
[47:50] Mais le Christ n'était pas, assis sur… alors évidemment il a fait de la retraite sur le mont de la tentation d'ailleurs où j'étais et puis dans cette caverne je l'aime mais, il n'était pas assis en héros olympique comme Shiva qui a, qui a conquis ses fonctions corporelles et mentales, etc. C'est un héros olympique. Mais Jésus, c'était un message pour ceux qui sont rompus par la vie, par la vie, qui sont en défaillance dans leur estime d'eux-mêmes, dans leur vie, qui ont fait banqueroute dans leur vie. C'est ça le message du Christ. Et c'est pour ça qu'il a dit, il n'a pas dit bienheureux les simples d'esprit, les pauvres d'esprit, il a dit, soyez de bonne augure, vous qui êtes perdus dans la vie.
[49:17] Parce que, en fait, comme avait dit Pir-o-Murshid Inayat Khan, une défaite peut s'avérer être une victoire. Et toute la vie du Christ est justement une preuve qu'une défaite peut s'avérer être une victoire. Et cette crucifixion était un couronnement.
[49:47] Alors, je ne sais pas si vous connaissez l'histoire de l'âne. L'âne dit, sur lequel Jésus est monté, quand il est descendu du Mont des oliviers, après son grand sermon. Ce n'était pas un Rolls Royce, c'était un âne. Et l'histoire, l'âme dit, c'est vrai, j'ai des oreilles trop grandes, et puis j'ai une voix rauque, malencontreuse, mais j'ai eu un moment de gloire. Il y avait des palmes sous mes pieds et j'entendais des hosannas autour de mes oreilles. Il a participé à la gloire du Christ et c'est ça le message du Christ.
[50:49] Alors nous allons terminer et écouter le Hosanna de la messe de Bach que j'espère dirigé d'ailleurs pour mon 90e anniversaire ici même. Je suis en train de me préparer. Alors vous avez le disque, c'est le disque rouge, il y en a deux d'ailleurs, mais il y a un disque rouge et, je crois, alors je crois que c'est mal marqué, je crois que c'est niveau 5, mais c'est marqué autrement, mais je crois que c'est 5, si je me souviens. Alors, attendez, nous allons écouter d’abord. Hosanna.
Écoutez commencer par le numéro un c'est le sanctus je crois.
Non, non, c'est pas ça. Non, alors c'est... Non, non, non, non, non, non. Alors attendez,
[52:13] Alors c'est plutôt c'est peut-être après le 5 c'est dommage que j'ai pas j'ai pas eu le temps de…
[52:40 musique : Hosanna de la messe de Bach]
[55:56] (Cela termine …). J'espère que vous emportez quelque chose avec vous et que vous m'emportez dans votre cœur également. Je vous emporte dans mon cœur, je ne vous connais pas tous, mais petit à petit on se connaît, on se reconnaît, on découvre, parce qu'on appartient à la même famille spirituelle.
[56:24] Et je remercie toutes les personnes qui ont organisé cette réunion. Peut-être qu'il y aurait des personnes qui pourraient se porter volontaires pour transcrire les sessions, et pour les publier, peut-être, parce que ce n'est pas écrit, c'est quelque chose de spontané. C'est différent du curriculum, qui est écrit.
organisatrice: Juste un mot pour vous dire que maintenant, Pir va donner des initiations à ceux qui le souhaitent. Donc, si vous souhaitez recevoir l'initiation, vous pouvez patienter quelques instants et Pir vous les donnera d'ici un quart d'heure, une demi-heure. Merci.
[fin du séminaire]